Le chaumier. Ar toer soul. Le couvrou en pâille.

 

 

Malgré les édits royaux et les arrêts du Parlement de Bretagne, la majorité des maisons bretonnes étaient couvertes en chaume jusqu'au XIXème siècle. L'ardoise, éventuellement la tuile remplaceront ensuite ces couvertures végétales, exceptées certaines régions (la Brière par exemple) ou sur certains bâtiments annexes comme les remises ou les hangars.

Les plantes utilisées étaient nombreuses:

*Le roseau, en Brière ou vers Châteauneuf d'Ille et Vilaine.

*La paille de seigle ou plus rarement de blé. Dans ce cas, on ne bat que la tête des tiges au fléau pour ne pas briser la paille.

*La hèdre, variété de glaïeul, dans le mariais de Redon.

*Le genêt.

*La fougère et même la bruyère.

 

Le chaume est posé en commençant par le bas, à partir du rampant du toit, de droite à gauche. Le chaumier travaille donc par rangées verticales de bas en haut. La tête de la rangée inférieure est protégée par la base de la rangée supérieure. La fixation des bottes se faisait autrefois à l'aide de baguettes de noisetier posées sur la paille et fixées aux lattes de la charpente avec des torsades de paille ou des brins d'osier. Aujourd'hui, on utilise plutôt le fil de fer.

Le chaumier utilise une taloche pour égaliser la paille.

Le faîtage était protégé par une couche de terre sur laquelle poussaient fréquemment des plantes grasses.

Pour une bonne étanchéité, la pente doit être assez forte, il faut que l'eau s'écoule rapidement. De même, l'égoût, le bas de la toiture, doit être assez bas pour ne pas trop offrir de prise au vent.

Dans les régions très ventées, en bord de mer par exemple, on voyait parfois des toitures recouvertes de filets tenus par des cailloux pour éviter que la couverture ne s'envole.

C'est aussi pour cette raison que certaines maisons ont des chevronnières, une surélévation du mur, destinées à protéger le chaume de l'attaque du vent.

Il reste encore quelques chaumiers en Bretagne. Curieusement, ils ne sont pas assez nombreux. Les restaurations et le désir de certains de posséder une maison couverte en chaume font qu'il y a plus de travail qu'ils ne peuvent en faire...

"le sixième c'est un couvreur

Le sixième c'est un couvreur

C'est un métier de malheur

Un métier fort risquable

Si l'échelle vient à casser

Voilà l'bonhomme au diable..."

                        (chant traditionnel).